R’embobinages 2022

14h00 PIPICACADODO de Marco FERRERI

(1980 it/coul/vostf) 110 mn
Roberto, jeune instituteur peu conventionnel s’apprête à faire sa première classe de maternelle. Il entend bien renouveler les méthodes d’enseignement traditionnelles et s’aventurer à l’expérimentation d’une pédagogie novatrice.

Marco Ferreri, cousin cinématographique de Bunuel, n’a pas manqué de recevoir en legs son esprit subversif et porte sur le monde contemporain la même qualité anticonformiste du regard. Ferreri maîtrise l’art de retrousser nos idées de spectateur et de citoyen. Pipicacadodo nous offre l’occasion rare d’adopter la vision tendre et naïve
des enfants.

16h50 L’ENFANT SAUVAGE de François TRUFFAUT

(1969 fr/n&b) 90 mn
Tirée de l’histoire vraie de «Victor de l’Aveyron». En 1798, un enfant d’une douzaine d’années est trouvé dans la forêt, vivant à l’état sauvage. Un médecin de l’institut des sourds et muets croit que l’éducation et l’apprentissage peuvent faire de ce garçon un enfant comme les autres.

Truffaut, sur qui l’enfance est tombée comme par erreur était impatient, pressé de s’en affranchir. Il n’a eu de cesse d’y revenir dans son œuvre et réalise là un film phare où se révèlent les thèmes majeurs de l’éducation et de la transmission au sein de la communauté humaine. La photographie de Nestor Almendros, profonde et pure, accompagne la mise en scène sèche de Truffaut. C’est paradoxalement de cette rigueur que perce une émotion sans fard.

20h15 DU SILENCE ET DES OMBRES de Robert MULLIGAN

(1962 Us/n&b/vostf) 130 mn
Présentation du roman par Laurence Grivot (en partenariat avec la Librairie Au
Moulin des Lettres). Séance suivie d’une analyse croisée par Léo Souillés, Maître de conférence (Université de Lorraine)

Maycomb. Alabama. 1932. Atticus Finch, avocat, élève seul ses deux enfants auxquels il inculque les valeurs de la justice et de l’équité. Finch est amené à défendre. Tom Robinson, un ouvrier noir accusé d’avoir abusé d’une femme blanche.

Issu du roman autobiographique d’Harper Lee, ce film dépasse les questions de justice et de ségrégation perçues à travers le regard des enfants. Il emprunte la forme du conte initiatique et met en scène le temps d’un été l’apprentissage de deux enfants en chemin vers le monde des adultes.

10h15 LE VIEIL HOMME ET L’ENFANT de Claude BERRI

(1967 fr/n&b) 85 mn
Afin de protéger son enfant pendant l’Occupation, une famille juive parisienne l’envoie chez un couple de retraités en zone libre. Le petit Claude, présenté pour la circonstance comme catholique, découvre que sa famille d’accueil est antisémite.

Ce premier film de Claude Berri puise dans les souvenirs de sa propre enfance. La question du préjugé est jetée sans façon au cœur d’un tourbillon de drôlerie, de sensibilité et d’émotion où s’ébattent librement Michel Simon et son jeune partenaire aussi attachant l’un que l’autre.

13h35 LA BARBE A PAPA de Peter BOGDANOVICH

(1973 Us/n&b/vostf) 100 mn.
Pendant la Grande Dépression, Moses, petit escroc sans envergure se voit confier la charge d’une gamine en âge d’être sa fille pour la conduire chez une tante du Missouri. Ce drôle de couple improvisé aussi incongru qu’explosif va faire l’expérience mouvementée du voyage à deux.

Sur le bon vieux principe des contraires qui s’attirent qui fit les beaux jours de la comédie screwball, ce road-movie épique et détonnant aborde le thème de la paternité sur fond de crise économique. Dans l’Amérique des années 30, l’avenir – comme le film – appartient aux enfants.

16h10 THE KID de Charlie CHAPLIN

(1921 Us/n&b muet) 50 mn

Charlot «le vagabond» trouve un bébé abandonné dans une ruelle. D’abord embarrassé par cette présence encombrante, il décide de prendre soin de lui et de «fonder un foyer» hors norme.

1921, la notoriété mondiale du «vagabond» est désormais celle qu’aucun autre personnage/auteur n’a connu. Chaplin se sent à l’étroit dans le format court. The kid porte sur ses frêles épaules la deuxième pierre monumentale d’une œuvre qui relève à la fois du mythe et de l’autobiographie. Il n’y a pas d’âge pour voir the kid, pas d’époque pour le recevoir en plein cœur, aucun autre moyen de clore un cycle sur l’enfance.