Festival de cinéma – 7ème édition

Samedi 17 février

  • 13h15 Accueil du public
  • 14h00 LE REBELLE de King VIDOR
  • 17h00 CIRQUE EN REVOLTE de Elia KAZAN
  • 19h10 Repas
  • 20h30 LES TEMPS MODERNES de Charly CHAPLIN
    suivi d’un échange avec Léo Souillès-Debats

Dimanche 18 février

  • 10h00 Accueil du public
  • 10h10 FILM SURPRISE
  • 12h15 Repas
  • 13h30 SEULS SONT LES INDOMPTES de David MILLER
  • 16h10 CHAT NOIR CHAT BLANC de Emir KUSTURICA

Tous les films sont précédés d’une présentation et suivis d’un échange avec le public, animé par Jean-Marc VIRET.

Tarif forfait 1 jour : 3 entrées cinéma + repas du samedi ou du dimanche.
– 18 ans : gratuit / Adhérents : 20€ / Non adhérents : 25€

Tarif forfait 2 jours : 6 entrées cinéma + repas du samedi et du dimanche.
-18 ans : gratuit / Adhérents : 35€ / Non adhérents : 45€

Pour faciliter l’organisation, la réservation et le paiement en ligne des places est indispensable, elle permettra aux cuistotes et cuistots de Léo de mieux vous servir. Merci

Programme

LE REBELLE de King VIDOR (1948/US/n&b/Vostf) 115 mn

Le jeune architecte Howard ROARK dont les idées et techniques avant-gardistes défient les conventions est rejeté par l’ensemble de la profession. L’obstination de Roark à ne pas compromettre son intégrité et sa liberté de création lui vaudra l’inimitié de ses confrères et l’hostilité de la presse. La rencontre de Dominique, fille d’un industriel, aussi indépendante que lui, ne va pas simplifier la situation.

« Le rebelle » est adapté du roman « The fountainhead » de Ayn Rand à qui Vidor a également confié l’écriture du scénario. Autrice et philosophe peu connue en Europe, Rand est une référence encore fréquemment citée aux États Unis en matière de libertarisme économique. King Vidor, cinéaste précurseur et novateur dès l’arrivée du parlant, tire de cette histoire un film bref et percutant à la structure graphique éclatante. Pour sa deuxième apparition à l’écran, Patricia Neal, impose une présence sûre et nerveuse.

CIRQUE EN REVOLTE de Elia KAZAN (1952/US/n&b/vostf) 100 mn

Karel Cernik est le directeur d’un cirque tchécoslovaque. Lorsque les communistes s’emparent du pouvoir, la vie du cirque est bouleversée. La troupe n’est plus libre de ses mouvements et ses artistes soumis à la censure. Dans le plus grand secret, le directeur va prendre une grave décision.

Ancien sympathisant communiste, Kazan se convertit et devint l’un des délateurs à la commission Mac Carthy, lors de la «chasse aux sorcières ». Ces événements hors champ affectent d’une couleur particulière ce film situé au mitan d’une trilogie sur le pouvoir. Entre « Viva Zapata » et « Sur les quais », « le cirque en révolte » peu connu car jamais distribué en France réserve de grands moments d’humour désenchanté et d’actions rocambolesques, dans une atmosphère baroque.

LES TEMPS MODERNESde Charly CHAPLIN (1936/US/n&b/muet) 85 mn

Charlot est ouvrier dans une usine. Malade à cause des machines et de l’automatisme, il est envoyé à l’hôpital. A sa sortie, il est au chômage et recueille une jeune fille dans la misère. Tous deux vivent d’expédients.

Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur le génie créatif de Chaplin. Il apparaît moins aux yeux du public à quel point celui-ci aura été résistant, indépendant, insoumis. Ni révolutionnaire, ni même visionnaire, Chaplin est un artiste du présent, essentiellement ancré dans son temps, prenant soin de voir comment va le monde. Résistant aux campagnes l’accusant tantôt d’amoralité, tantôt de communisme, d’être juif ou anti-américain selon la direction que prend le vent médiatique, l’artiste Chaplin a surtout résisté pendant neuf ans à l’avènement du parlant en ne réalisant que des chefs d’œuvres sans paroles.

SEANCE SUIVIE D’UNE ANALYSE des films de la journée par Léo SOUILLES-DEBATS Maître de conférence (Université de Lorraine)

FILM SURPRISE

Il était une fois dans un pays lointain une femme et un homme vivant une aventure extraordinaire…que les spectateurs aventureux et confiants auront le privilège de découvrir.

Il est sans doute paradoxal de solliciter la confiance et la docilité du public sur le thème de l’insoumission. Mais comptant sur l’irrépressible curiosité des spectateurs avides d’émotions, R’embobinages vous invite à tenter l’expérience du film surprise. Ne pouvant naturellement rien dévoiler ici de cette œuvre majeure, je peux cependant concéder ces quelques confidences :

  • elle constitue le pilier central de la programmation
  • c’est en couleurs
  • il est préférable d’avoir au moins 13 ans
  • si la salle est vide je promets de ne pas recommencer.

SEULS SONT LES INDOMPTESde David MILLER (1962/ Us/n&b/vostf) 110 mn.

Jack Burns a la nostalgie d’un temps qu’il n’a pas connu. Celui des grands espaces que parcouraient les pionniers. Son désir de vivre libre et sans contraintes dans un monde où les chevaux cèdent la place aux automobiles va se heurter aux règles de la société moderne.

Sur un excellent scénario signé Dalton Trumbo récemment sorti de sa mise au ban par le Mac carthysme, Miller revisite le thème classique du héros solitaire en lui faisant subir l’épreuve de la transposition à l’époque contemporaine. Dans un noir et blanc dur et sec comme les rochers que Burns devra gravir, ce faux western est une curieuse aventure où l’action se conjugue au rythme de la contemplation.

CHAT NOIR CHAT BLANC de Emir KUSTURICA (1998/Yu//couleur/vostf) 130 mn

Matko, Dadan, et Grga, plus ou moins gros bonnets de la mafia locale arrangent les mariages forcés de leur fils, fille et sœur qui favoriseraient leurs affaires louches. Mais, Zare, fils de Matko qui a le béguin pour Ida ainsi que Coccinelle et Petit Grga qui attendent le coup de foudre vont tout faire pour y échapper. Sur les rives du Danube, comme ailleurs, les histoires d’amour ne sont pas simples.

Si l’insoumission devait s’incarner, elle choisirait certainement le corps d’un Gitan. Par son rapport au temps, à l’argent, au monde, le peuple gitan se trouve depuis toujours entre le Ciel et la Terre. Pays de la liberté. Pays sans géographie ni frontières. Sur fond de transition d’une économie locale particulière à la mondialisation post-communiste, Kusturica nous livre une fable moderne musicale et déjantée.

Il y a des gens qui ne sont pas d’accord. Parfois ce sont des révoltés de naissance. Ils portent ça en eux comme un nez de travers qu’ils doivent peut-être à leurs parents et légueront à leurs enfants. Mystérieux atavisme affectant le caractère.
Parfois, c’est un sentiment d’injustice flou, imprécis, qui se met à travailler l’âme et la conscience. La rébellion frappe à la porte de l’esprit d’un innocent, apanage de l’adolescence ou d’un Don Quichotte en trottinette chargeant à l’aveugle smartphone au clair.
D’autres fois encore, d’obscurs personnages vivent avec leur démon. Celui qui les bouscule en dedans et les empêche de dire oui, d’obéir, de se soumettre au droit mal dégauchi, à la loi du plus fort, aux règles de l’amoral. L’insoumission est un état d’alerte permanent. Épuisant et revigorant à la fois, mais qui ne sait comment s’éteindre.
En cette 7ème édition, R’embobinages atteint l’âge de raison, vous emmène en excursion sur la planète du NON et s’offre une palette de personnages haute en couleurs.
Libéraux libertariens libertaires
Rebelles capricieux
Marginaux originaux
Tous vous séduiront. Laissez vous faire, ne dites pas non.
Jean-Marc VIRET